Financer l’acquisition immobilière en Suisse : quelles sont vos possibilités ?

Après plusieurs semaines de recherches, vous avez  trouvé un bien immobilier correspondant à vos besoins. L’étape suivante consiste à savoir comment procéder au financement de votre projet d’acquisition. Vous pourrez, pour cela, puiser dans votre fond personnel avant de demander un ou plusieurs crédits hypothécaires. Voici donc des détails à connaître à ce propos.

Avancement d’hoirie et prêt privé

Beaucoup de Suisses n’y pensent même pas au moment de trouver un moyen de financer leur acquisition immobilière, pourtant l’avancement d’hoirie fait partie des solutions qui leur sont disponibles. Il s’agit d’une certaine somme d’argent que vous recevez de vos parents alors qu’ils sont encore en vie. La loi oblige de la déclarer légalement pour qu’elle soit considérée lors du partage successoral. Et, car il s’agit d’un acte touchant aux héritages, les parents qui accordent l’argent devront se soumettre à un certain nombre d’obligations :

  • Consignation par écrit du montant de la somme qui devra faire l’objet d’une imputation sur la part d’héritage lors du partage successoral
  • Respect des parts réservataires des autres ayants droit à l’héritage
  • Information aux frères et sœurs du bénéficiaire de l’existence de l’avancement d’hoirie

Car le fond personnel devra représenter, au moins, 20% du projet pour qu’on puisse prétendre à un crédit hypothécaire, il peut être intéressant de compléter l’avancement d’hoirie par un prêt privé. Il s’agit de demander à des parents ou proches de prêter la somme nécessaire pour atteindre ce taux. Le recours à un expert est recommandé pour établir le contrat. Ce dernier devra, par la suite, faire l’objet d’une vérification par un avocat ou un notaire.

Prévoyance professionnelle et privée

Il est également possible pour vous d’utiliser la prévoyance professionnelle et privée pour avoir un capital propre suffisant pour obtenir un financement bancaire. Vous pourrez, pour cela, demander soit une mise en gage, soit un versement anticipé. Vous pourrez aussi puiser dans votre 3ème pilier pour financer votre projet.

Les règles à suivre sont quasiment les mêmes qu’avec le deuxième pilier. Si vous optez pour le versement anticipé, vous devrez vous référer au certificat de la caisse de pensions pour connaître le montant maximal qui pourra vous être versé. Cette option entraînera cependant une réduction de votre capital vieillesse et éventuellement une diminution des prises en charges des caisses pension en cas d’invalidité ou de décès. Heureusement qu’avec une couverture privée des risques, vous pourrez éviter cela.

Vous pourrez également mettre en gage une partie du capital constitué à travers votre 2ème ou 3e pilier. Cela permettra de maintenir la couverture d’assurance et de capital vieillesse. On peut, par ailleurs, user de ce gage pour obtenir une hypothèque plus élevée.

Crédit hypothécaire

Quand on parle d’acquisition immobilière, il est difficile de ne pas penser à un crédit hypothécaire. Ce dernier a en effet pour vocation de financer jusqu’à 80% du projet. Sur le territoire helvétique, il existe en 3 variantes. La première est le prêt hypothécaire à taux fixe avec lequel un taux d’intérêt défini lors de la conclusion du contrat est appliqué pendant toute sa durée. Sa durée va généralement entre 1 à 10 ans, mais chez certains organismes financiers, l’échéance peut être prévue pour 25 ans, voire plus. Dans le cas où vous souhaitez procéder à la résiliation de ce type d’hypothèque, vous devrez payer des indemnités.

Avec l’hypothèque à taux variable, vous devrez vous soumettre à un taux d’intérêt évoluant en fonction de la situation du marché. Vous n’aurez cependant pas à vous soumettre à une durée fixe. La résiliation ou la conversion de l’hypothèque en un autre modèle sans payer des indemnisations est possible en cas respect d’un délai allant entre 3 et 6 mois.

La troisième variante est le crédit hypothécaire au taux Libor qui est, en quelques sortes, une version hybride des deux options précédentes. Elle est prévue pour une durée allant de 2 à 5 ans et soumise à un taux d’intérêt variant en fonction du taux Libor, d’où son appellation. Ce taux est connu pour sa tendance à fortement évoluer sur une courte période.